Infographie3D et Vidéo

Une image bitmap de taille moyenne occupe facilement un mégaoctet sur le disque dur et si on compte 25 images par seconde de film (en format PAL), cela représente 25 Mo que l'ordinateur devra lire sur le disque et afficher à l'écran chaque seconde.

Outre le fait qu'une telle animation occupe une place conséquente sur le disque, il s'avère que peu de disques durs sont capables de soutenir un tel débit de données sans saccades.

La compression d'images animées est donc une nécessité tant pour le stockage que pour la relecture.

La question existencielle de tout infographiste 3D qui se frotte à l'animation est alors "Quel codec choisir ?"

Dans TrueSpace, si l'on choisit le format AVI comme format d'enregistrement d'une animation, on se retrouve face à ce petit panneau :

Pour comprendre la signification et le rôle de ce panneau, il faut se pencher sur le format AVI. AVI signifie Audio Video Interleave. C'est un format de séquence d'images qui ont la praticularité de pouvoir être compressées et décompressées à l'aide d'un logiciel externe : le codec. Chaque codec dispose de ses propres réglages de compression, destinés à améliorer le rapport qualité/compression. Sur Cinepak de Radius, 3 options sont proposées : une qualité de compression à choisir sur une échelle de 0 à 100, une quantité de trames par image-clé et un débit de données. Selon que l'animation comportera de grands mouvements et changements de plans, on réduira le nombre de trames par image-clé. La qualité de compression doit, pour ce codec, rester sur 100. Le débit de données dépend de la vitesse du disque dur ou du lecteur de CD.

Comme le codec est un élément externe, on peut le considérer comme un "plugin" qui sera rattaché au programme de lecture multimédia ( décompression ) ou au programme de création de séquence AVI ( compression ). La liste des codecs installés sur votre système se trouve ici : Dans Panneau de Configuration > Propriétés de Multimédia > onglet Périphérique > Codecs de compression Vidéo.

Certains codecs sont gratuits, livrés avec Windows ou tel ou tel lecteur multimédia ; d'autres sont payants et d'une qualité généralement supérieure ; d'autres encore sont plus ou moins illégaux tel que les codecs DivX ;-) sur lesquels nous reviendrons. Les codecs sont softwares mais peuvent aussi être traités en hardware par des puces dédiées.

La plupart des codecs dégradent plus ou moins l'image. En infographie, on préfèrera donc enregistrer une animation d'image de synthèse en AVI -trames non compressées, ou mieux : en séquence d'images (TGA par exemple) numérotées. En effet si le logiciel plante au cours d'un calcul de rendu de plusieurs heures, on pourra toujours poursuivre le calcul à partir du frame où il s'est arrêté. En AVI, bien que l'on puisse "rattraper" une animation en mettant bout à bout des morceaux de séquences dans un éditeur vidéo, il n'est pas rare que le fichier en cours d'écriture au moment du plantage se révèle inutilisable.

La conversion dans un codec choisi ne se fera qu'au moment de la diffusion de l'animation sur CD-Rom ou sur internet ou encore avant l'enregistrement d'une cassette vidéo. Là, il faudra veiller à ce que votre public dispose du même codec pour permettre sa relecture : soit on optera pour un codec courant (comme indeo ou cinepak), soit on fournira le codec sur le même support que l'animation (CD ou lien web) avec des indications pour que le néophite puisse effectuer son installation lui-même. Attention à éviter tout codec matériel, impossible à relire sans la carte correspondante (Marvel, DC10, DC30, etc...) !

Dans la pratique, on choisira de préférence un codec pouvant afficher en plein écran sans trop de perte de qualité. QuickTime n'autorise un affichage en plein écran que sur certaines versions, souvent payantes. On lui préferera, sur PC en tout cas, le format AVI compacté au codec DivX.

Ce codec, d'abord écrit à partir d'un codec Microsoft dans l'élaboration du format en stream MPEG4, était en principe interdit d'utilisation. Mais son excellent taux debit/qualité en a fait un codec de choix pour la copie des DVD sur CD et a grandement contribué à sa diffusion. Depuis sa version 4, tout change. le "DivX ;-)", avec le clin d'oeil à l'attention de Microsoft, devient "DivX(tm)", une version réécrite et dotée d'un copyright. Ce fabuleux format devient utilisable par nous autres, professionnels de l'image 3D animée. A l'heure où j'écris ces lignes (le 11/03/02), une version 5.0 est disponible sur le site www.divx.com et le résultat est extraordinaire de qualité pour un tel taux de compression. Un exécutable téléchargeable sur ce même site installe à la fois les dernières versions du codec et un lecteur pour la lecture des AVI en plein écran. Leur ambition est de devenir le WinAmp/MP3 de la vidéo et on serait tenté d'y adhérer tant le produit est bien fait.

Les autres alternatives pour la distributions de nos fichiers vidéo restent le MPEG-1 et le MPEG-2. Le MPEG-1 est d'une qualité très moyenne qui ne met pas en valeur le travail d'infographie mais on trouve des logiciels de compression qui permettent d'optimiser ce format, comme par exemple TMPGEnc ( www.tmpgenc.com ). Le MPEG-2, format du DVD, est comparable au DivX v5.0 et peut être grravé sur CD et être lu sur lecteur DVD de salon comme sur PC pourvu d'un lecteur software. Les solutions de compression, hardware et software, restent tout de même reservées aux professionnels du fait du coût des packages.

Pour en savoir plus, une seule adresse à retenir : www.planete-numerique.com

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