TUTORIAL 1: introduction au trucage numérique en vidéo

Auteur / By : Emmanuel Asset

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Trucage Vidéo sous TrueSpace

Introduction

 

Avant d'aborder la question du trucage vidéo en image de synthèse, il faut rappeler quelques bases du traitement de la vidéo sur ordinateur et comprendre les exigences de l'exercice.

Détramage et tournage en mode progressif.

Une image vidéo PAL est normalement constituée de deux trames de 312 et 313 lignes affichées alternativement à une cadence de 50 trames par seconde. En format PAL, TrueSpace produit une image complète de 704, 720 ou 768 par 573 pixels.

Pour qu'un trucage soit crédible, il faut savoir jongler avec ces contraintes.

Tout trucage repose sur une séquence vidéo filmée. On commence donc par importer la séquence dans l'ordinateur. L'idéal est de tourner en numérique avec des caméras équipées de capteurs 3-ccd, c'est à dire avec trois capteurs, chacun dédié à une couleur primaire.

C'est le principe de la vidéo pro et c'est aussi la garantie d'avoir des couleurs stables et qui ne bavent pas. L'intégration d'une image virtuelle "parfaite" est toujours plus délicate sur un film qui présente une image tremblante aux couleurs instables puisqu'il faut "abîmer" le virtuel pour obtenir une certaine unité.

Il m'est justement arrivé de devoir truquer une vidéo Hi8 et l'effet était vraiment trop voyant. J'ai pu m'en sortir au prix d'une petite manipulation que je vous livre ici : 1- faire un rendu de l'animation virtuelle seule, sur cassette VHS via la sortie composite de la carte vidéo. 2- recapturer ladite séquence depuis le magnétoscope. 3- dans le programme de montage, superposer la séquence au film devant recevoir le trucage en utilisant une couche alpha. Et voilà.

L'autre contrainte est de servir au logiciel de 3D une vidéo détramée. Premiere offre un filtre de détramage au niveau des stations professionnelles mais c'est toujours une étape en plus et donc du temps supplémentaire et davantage d'espace disque occupé. Le programme freeware VirtualDub, dont l'illustration ci-dessus est extraite, offre plusieurs options de détramage intelligent pour obtenir un "effet ciné". Mais cela ne vaut pas un vrai 24p de caméra de cinéma.

Heureusement certaines caméras miniDV disposent d'un mode de tournage "progressif", c'est à dire enregistrant des images entières sur la bande, comme une pellicule de cinéma. C'est le cas des caméras Canon XL1s et XM1 et de la nouvelle DVX100 de Panasonic. A noter que la Panasonic utilise tout le champ de ses capteurs pour composer son image alors que les Canon ne scannent que les 3/4 et extrapolent le reste.

La Panasonic DVX100
La Canon XL1s

Fichiers vidéo

Dans la mesure du possible, il faut essayer de rester dans le codec DV utilisé à la capture. Une autre alternative si on travaille sur des séquences de quelques dizaines de secondes, voire quelques minutes est d'enregistrer des séquences d'image en TGA depuis la carte de capture. Certes, cela occupe un espace considérable sur le disque, mais on ne peut pas faire mieux en terme de qualité de rushes.

En DV, on travaille avec des fichers vidéo, c'est à dire des images encapsulées dans un format spécifiant leur codec, cadence d'affichage, etc... C'est pratique et on peut visionner immédiatement la séquence avec n'importe quel lecteur multimédia. Ma préférence dans ce domaine va vers le lecteur freeware BSPlayer ( www.bsplayer.org ). Par contre, si une portion du fichier se trouve corrompue c'est toute la vidéo qui est perdue! ( Ca arrive... Attention aux disques IDE Fijitsu made in china. J'ai souvent eu des échos de problèmes sur ces disques. Ceux fabriqués à Taïwan sont par contre utilisables en vidéo. Surveillez vos étiquettes! )

En séquence d'image, on travaille avec des fichiers multiples numérotés mais qui peuvent, s'ils sont en TGA 32bits, être porteurs d'informations de niveaux de transparence ce qui présente un avantage non négligeable lorsqu'il s'agit de mélanger des sources différentes. C'est un peu contraignant pour des opérations de fichiers mais on peut tojours automatiser les tâches, par exemple avec ACDSee, que l'on ne présente plus.

Une fois le trucage réalisé, on sauvegardera le master non-compressé sur CD / DVD-RW ou bien sur cassette DV via la prise fireware. Les conversions en DivX ou MPEG2 pour sauvegarde sur disque sont des conversions destructrices. On les réservera à l'étape de distribution. Si la vidéo est destinée à la TV, évitez d'adresser une k7 mini DV au réalisateur. C'est tout à fait utilisable mais ça ne fait pas très pro. Il vaut mieux louer un vrai magnétoscope betacam, ou mieux : digital betacam.

 

Voilà, vous pouvez maintenant aborder nos cours de trucage vidéo.

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